L'adaptabilité écologique aux changements climatiques repoussé par le gouvernement 

28/05/2024

L'actualité climatique est moins urgente que d'autres crises jugées plus urgentes par l'exécutif.

Le climat laisse un effet de prudence par le gouvernement à l'approche des élections européennes.

Le rendez-vous était fixé fin avril, puis décalée à la mi mai et... Rien. Le PNACC 3 (le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, ce rendez-vous politique autour de la transition écologique du premier semestre de 2024, n'a toujours pas été présenté.

Selon nos sources , il serait révélé lors d'un séminaire gouvernemental consacré à la transition écologique. Cette réunion a failli se tenir vendredi 24 mai, et Emmanuel Macron s'est subitement envolé pour la Nouvelle-Calédonie. Au gouvernement, on nomme cela « kick off » – temps de lancement dans le dans une séquence – seul le monde éducatif peut comprendre, sinon c'est comme un teaser de lancement d'un grand spectacle ou d'un film « block buster ».

La période de réserve liée aux élections européennes, qui débute le 27 mai, la présentation ne pourra avoir lieu qu'après le scrutin, prévu en France le 9 juin.

Autrement dit, les sujets climatiques sont bousculés par d'autres crise et font les frais de la prudence gouvernementale. Les différentes administrations, des scientifiques et des experts qui ont réfléchi à la meilleure façon de préparer la France à un réchauffement de 4 °C en moyenne à la fin du siècle attendent un portage politique ambitieux. Ils attendront.

Fin avril, Matignon a récupéré le plan de 53 mesures déclinées en 250 points et le premier ministre, Gabriel Attal, voulait en faire un premier marqueur écologique, ce qui donne espoir au ministère de la transition écologique. Le secrétariat général à la planification écologique assure que le document est prêt avec fiches détaillées par mesure.

Pourtant, Matignon préfére se concentrer sur des thématiques comme l'assurance-chômage ou les problèmes de sécurité. Le sujet de l'adaptation est un des points du séminaire gouvernemental, avec les données actualisées de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (– 5,8 % en 2023). Selon l'Elysée, M. Macron ne participera même pas à la réunion de travail avec les membres de son gouvernement. Un programme minimal, l'Elysée et Matignon s'empareront du dossier au moment voulu. La forme choisie sera des annonces au fil de l'eau, lors de déplacements consacrés à la préparation de la saison des feux de forêt, des canicules ou des sécheresses… Ce plan devrait, intégre une réforme du régime des catastrophes naturelles, une évolution du droit du travail, le service civique écologique et mettre à contribution les entreprises pour accroître le financement. « A ce stade, il n'y a pas de volonté de rendre l'ensemble du plan contraignant et opposable », regrette M. Ghesquière d'OXFAM France.

Ces reports s'expliquent par la complexité des arbitrages du gouvernement. Face à ce défi tentaculaire, où il est question du trait de côte, des logements ou de la résistance des infrastructures, l'Elysée demande la « territorialisation » en impliquant plus les collectivités locales et en intégrant l'adaptation au travail des COP régionales. Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, souhaite avoir une loi qui inscrirait la trajectoire de + 4 °C dans la législation, l'exécutif freine, par peur de la cascade de contraintes potentielles et à cause de la faiblesse de sa majorité relative à l'Assemblée nationale, comme pour la loi Energie-climat, décalée à de multiples reprises, puis abandonnée.Le financement de l'adaptation est aussi très complexe. D'autant que ni l'Institut de l'économie pour le climat (ICE) ni la Cour des comptes ne sont parvenus à un chiffrage global. Pour tranquilliser les compagnies d'assurances, le ministère de la transition écologique aurait voulu disposer de 1 milliard d'euros d'argent public, notre président a réclamé que les assureurs participent en investissant de l'argent dans la prévention des risques.

La France doit se doter d'une stratégie en matière d'adaptation au titre de l'accord de Paris sur le climat et d'un règlement européen de 2018. Il doit remplacer le Pnacc-2, jugé insuffisant par les experts, qui courait jusqu'en 2022. Une fois présenté, le plan devrait encore être soumis à consultation tout l'été.

(article écrit par rapport au groupe de réflexion citoyenne de Julien LECAILLE) sur l'adaptabilité écologique dont je fais partie)

Anne LAROUTIS  

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